L’immobilier en pleine relance sur la Côte d’Azur

Article écrit par Christophe Cirone pour Nice-Matin le 15 avril 2015

La FNAIM 06 a emménagé à Nice Meridia, « un quartier d'avenir ». De gauche à droite : son secrétaire général William Siksik, son président Frédéric Pelou et son vice-président Cyril Messika.C. C.
La FNAIM 06 a emménagé à Nice Meridia, « un quartier d’avenir ». De gauche à droite : son secrétaire général William Siksik, son président Frédéric Pelou et son vice-président Cyril Messika. C. C.

Après le creux de 2014, le volume des ventes a augmenté de 5 % depuis le début d’année, selon la FNAIM 06. Davantage d’actifs passent à l’achat, profitant de conditions très attractives

Après le creux de la vague, le ressac ? Atone en 2014, le marché de l’immobilier est reparti de l’avant dans la foulée de l’année 2015. Depuis décembre dernier, les professionnels de l’immobilier ont enregistré une hausse du volume des ventes de l’ordre de 5 % dans les Alpes-Maritimes. Et ils tablent sur une progression de 10 % sur toute l’année.

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Il serait présomptueux de parler de lame de fond. Mais ce frémissement a de quoi réjouir Frédéric Pelou. «On n’avait pas vu ça depuis 2008 , souligne le président de la FNAIM 06 (Fédération nationale des agents immobiliers), pour mesurer la portée de cette inversion de tendance. Timide, certes, mais franche. Car les volumes de vente «augmentent encore depuis le début du 2etrimestre.»

Le bon moment…

Au-delà des chiffres, ce constat traduit une réalité sociale : les actifs se lancent davantage dans l’achat immobilier. En particulier les primo-accédants, résolus à profiter de conditions quasi-optimales. «C’est le moment d’acheter, répète Frédéric Pelou. On l’avait déjà dit l’an dernier en raison de taux historiquement bas. Mais c’est encore plus vrai aujourd’hui : il est possible de prendre un emprunt sur 15 à 20 ans à un taux autour de 2%.»

Outre les taux au plus bas, les banques ont revu leurs exigences à la baisse en matière d’apport personnel. De 30 % du prix de vente, la part requise est tombée à une moyenne de 15 à 20 %. De quoi lever certains freins à l’achat.

…jusqu’à quand?

Conséquence: une«resolvabilisation des ménages», davantage en capacité de franchir le pas. Après avoir longtemps guetté la baisse de prix, certains ont jugé que le moment était venu. Après avoir longtemps flambé, les prix n’ont eu de cesse de baisser depuis cinq ans. – 2 % par an en moyenne, soit – 10 % sur cette période. Si la tendance était à la stabilisation en 2014 (voir ci-dessous), la FNAIM table encore sur une baisse de 2 % dans les A.-M. en 2015.

Le bon moment pour acheter, soit. Mais pour combien de temps ? Selon Frédéric Pelou, mieux vaut ne pas trop tergiverser. «Les banquiers prévoient une remontée des taux d’emprunt d’ici fin 2015-début 2016. Or on sait que le frémissement observé est très lié à ces taux. S’ils repartent à la hausse, ça va gripper le marché.»

Autre caillou dans la chaussure des professionnels de l’immobilier, et non des moindres : les délais d’écoulement s’allongent dangereusement, nuisant à la fluidité du marché. «On a perdu un mois en moyenne», déplore Frédéric Pelou. La palme revient à Antibes : en l’espace d’un an, le délai moyen est passé de 81 jours à… 135.

«MmeSylvia Pinel [la ministre du Logement] nous avait promis un choc de simplification administratif pour le compromis de vente fin octobre, et M. Valls, en décembre dernier. On est mi-avril… S’ils pouvaient se dépêcher, ça arrangerait tout le monde!», s’impatiente Frédéric Pelou.

D’ici là, les vendeurs sont encouragés à réunir tous les documents requis en amont. «Ça prend du temps avant… mais ça permet d’en gagner après.»